Blog personnel d'Arthur Milchior

J’ai récemment entendu dire qu’être sur grindr est un red flag. Que les gens safes ont quitté cette app depuis longtemps. Et j’imagine que honnêtement, les vrai salopards doivent se réjouir que les gens qui tiennent à bien agir quittent cette app.

Parce que, sur grindr, et d’autres sites de rencontres gay pas bien plus safe, il y a aussi pleins de béotien·ne·s, intéressés par le SM, par la féminité, et qui ne connaissent pas mieux. Grindr a l’avantage d’être connu. Si tu es perçu comme un mec et que t’as pas envie d’une relation hétéro, c’est probablement l’endroit le plus classique où aller. Tu peux en avoir entendu parler juste par le bouche à oreille tellement ce pendant gay de tinder est connu.

J'ai tendance régulière à me foutre de la gueule de pas mal de mec avec qui je parle sur grindr. Naturellement, il arrive à certaines personne qui m'ont entendu souvent me plaindre de grindr, de questionner ce que je fais encore sur cette app. Il est vrai que, quand un plan se passe bien, j'en parle moins. D'une part, parce que autant je peux me moquer auprès de tout le monde d'un imbécile. Par exemple, hier, le type qui m'a dit que j'ai une tête à voter Trump. Autant je peux difficilement parler d'un bon plan à quelqu'un sans que la conversation soit sexuellement explicite, ce qui n'est pas approprié dans tous les contexte.

Bref, je pense qu'il y a deux raison pour laquelle je reste sur grindr. La seconde, je ne l'ai comprise qu'aujourd'hui.

Cela fait 10 ans que je vois des gens se plaindre des gens qui expliquent combien ils sont safe, et à quel point c'est un redflag. Je me demande si ça ne serait pas plus intéressant de demander aux gens sur quels points ils sont "problématiques".

Cela peut apparaître comme étant soit de la provoc gratuite, soit une mauvaise blague un peu ironique. Au contraire, cela montre que la personne a réfléchi et a pris la décision dans certains cas de considérer qu'une norme ne lui semblait pas convenable, sans pour autant déclarer que par principe on ne devrait aucun effort à notre communauté.

Une petite liste non exhaustive, hélas, de comment divers mecs avec qui j'ai couché ou tenter de coucher ont tenté ou réussi à me prendre des sous.

Je ne compte bien sûr, pas tout ceux qui ont eu des sous de manière totalement attendue, loyale. Les gentils ne sont pas intéressant. Les gens que j'invite au restau ou au théâtre. Un type que j'ai rencontré sur grindr et qui est caissier dans une boutique où je suis client, je lui ai certes techniquement passé des sous, mais ça va dans la caisse de son patron.

Tous les ans, je pratique du BDSM et du sexe avec quelques dizaines de personnes. Et depuis que je me suis mis à fréquenter des milieu queer, je me pose énormément de questions sur certaines relations. À la fois je me demande si, pour certains partenaires, ils ne jouent pas avec moi principalement car ils ne trouvent pas mieux. Et aussi si, vu les règles des communautés queer, je vais un jour me faire exclure de certains groupes pour ces relations, quand bien même je pense en mon fort intérieur qu'elles sont éthique et que je n'ai pas de raison de penser que mes partenaires les regrettent.

Des fois, je vois sur les réseau sociaux des ordres. Si tu ne les suis pas, tu es "problématique", c'est un "red flag". Donc autant lister moi même comment je suis problématique.

Après avoir vu des dizaines de gens au début de leurs transitions de genre, j'ai remarqué un schéma qui se répète. Des gens qui ont de l'euphorie de genre parce que les genre de la manière qu'iels me demandent, et qu'iels n'y sont pas encore habitués. J'aimerai bien que ça ne me retombe pas dessus.

Au moment où je commence ce billet, je n'ai pas de grandes idées, de thème, de conclusion. Justes quelques expériences que j'ai envie de partager sur mon expérience du shibari, et le ressenti qu'il y a des trucs cools à dire sur ces expériences. Même si pour l'instant, ça ne sont que des hypothèses, parce que même si des universitaires spécialisé dans le monde queer ont certainement écrit à ce sujet, je ne sais quel papier ou livre mettrait une théorie derrière mes petites histoires.

Récemment, je suis partis à New-York City pour le travail, à San Francisco pour les vacances; j'ai aussi vécu à Berlin et Paris. Dans tout ces lieux, le shibari m'a permis de rencontrer des gens cools, de les caliner, et parfois de coucher avec. Récemment, je suis parti à Palm Beach, Floride pour les vacances, à Dublin pour le travail, où je n'ai pas eu d'occasion de jouer avec des cordes. J'ai aussi vécu à Bruxelles, où j'ai quelques fois attaché, mais ce fut rare, et j'ai pas gardé beaucoup de contact. Bref, mon propos n'est pas que le shibari est la clef magique pour des bonnes rencontres absolument partout; seulement que ça arrive suffisament souvent pour que l'impacte du shibari soit notable.

J'ai beaucoup de réflexions simultanées qui me viennent quant à mon apparence. À la fois ce qu'il me reste à essayer, ce qui cause ces essais, ce que les gens y lisent, et ceux que certains demandent. C'est assez décousu.

Régulièrement, des gens que je croise pensent que je suis non-binaire et queer. Il faut dire que plus le temps passe, plus les gens qui ne me connaissent pas m'assignent femme, surtout quand je porte un masque contre le covid. J'ai déjà expliqué pourquoi je suis un homme, je m'attaque à pourquoi je ne me reconnais pas derrière le mot queer.

Une amie m'a proposé de co-créer une scène ouverte queer, et j'ai dit que je ne reconnaissais pas derrière ce mot là. Elle m'a demandé si j'avais un syndrôme de l'imposteur. Dans ce contexte précis, ça a clairement du sens, "est-ce que j'ai vraiment ma place sur cette scène". Mais j'ai trouvé que sa question était très intéressante en général.